Messe du Travail: Mgr Durhône affirme que le salaire minimum a permis aux travailleurs d’être payé plus dignement

by | May 3, 2024 | Actualités

« Par notre travail nous contribuons au développement économique de notre pays »,  rappelle  le chef de l’Eglise catholique.

  • L’Évêque de Port Louis déplore l’exode des jeunes et les menaces qu’il peut poser sur la main-d’oeuvre locale

 

La messe du 1er mai, connue comme la « Messe du Travail », a eu lieu à l’église Sainte-Thérèse à Curepipe ce mercredi à 9h00. Le thème de cette messe était « Anou dibout ansam dan lesperans pou enn pei meyer », un appel à l’unité et à l’espoir pour un pays meilleur.

 

Mgr Jean Michaël Durhône, qui a présidé la cérémonie, a souligné dans son homélie, qu’en travaillant nous contribuons au progrès de notre pays. Soulignant l’importance de la Fête du Travail et son histoire, il a mis en évidence que le monde du travail n’affecte pas seulement les adultes mais aussi les enfants, car les conditions de travail des parents ont un impact direct sur leur vie. Il a rappelé que le travail doit être valorisé, citant Saint Joseph, artisan et charpentier, qui a transmis son savoir-faire à Jésus, montrant ainsi comment le travail peut renforcer les relations familiales.

 

Durant cette messe, l’évêque de Port-Louis a également rendu hommage aux travailleurs étrangers qui contribuent significativement à l’économie mauricienne malgré des conditions souvent difficiles. Il a insisté sur la nécessité de respecter et de valoriser leur contribution, tout en dénonçant l’exploitation à laquelle ils peuvent être soumis.

 

L’évêque a abordé le rôle de la technologie dans le monde du travail, mettant en garde contre les risques de l’intelligence artificielle. Il a insisté sur l’importance de placer l’être humain au centre de toute avancée technologique et de veiller à ce que le bien-être des travailleurs ne soit pas compromis par ces développements.

« Par notre travail nous contribuons au développement économique de notre pays », a-t-il ajouté en rappelant que ce sont les ressources humaines qui sont la richesse d’un pays.  Et, l’être humain doit toujours rester le sujet du travail. C’est l’humain qui doit être en première. Un robot ne pourra jamais remplacer l’humain.

Il a aussi parlé du fait que certains parents doivent cumuler trois boulots pour joindre les deux bouts. Ou encore, il y a ceux qui quittent leurs enfants à Maurice, pour aller travailler à l’étranger.

Puis, l’évêque de Port-Louis a salué l’introduction du HSC Pro et de la bourse dans ce domaine et la mise sur pied du Lycée technique St Gabriel, par le diocèse de Port-Louis. Cependant, il a déploré le fait qu’à Maurice, nous ne pouvons vivre de nos arts ou encore du sport.

Mgr Durhône a également abordé le sujet des migrations, soulevant des questions sur l’exode des jeunes et les menaces qu’il peut poser sur la main-d’œuvre locale. Il a exhorté les autorités et les employeurs à trouver des moyens de retenir les talents et à encourager les jeunes à rester ou à revenir à Maurice après leurs études. L’évêque a souligné l’importance de créer des opportunités pour les femmes entrepreneurs, qui jouent désormais un rôle crucial dans le développement économique du pays.

 

Mgr Durhone a aussi ajouté que le salaire minimum a permis aux travailleurs d’être payé plus dignement. « On se rappelle », a-t-il avancé, « que jusqu’à tout récemment les ‘cleaners’ recevaient un salaire de Rs 3000 mensuellement. Aujourd’hui, on a le maternity leave et même le paternity leave, les lois veillent bien à la sécurité des travailleurs, par exexmple le health and safety ».

Cependant, le monde du travail c’est aussi de la discrimination, le communalisme et l’impact de la drogue, qui peuvent nuire au monde du travail et à la société dans son ensemble.

Mgr Durhône a conclu son homélie en appelant à plus de solidarité et à un engagement renouvelé pour bâtir un environnement de travail plus juste et inclusif, où chaque travailleur peut contribuer au développement de Maurice dans un esprit de respect mutuel.

 

Cette célébration a été organisée en collaboration avec la Pastorale des Migrants, la CDMO, et d’autres mouvements d’action catholique tels que Foi et Vie et les Cadres Chrétiens. Les travailleurs étrangers ont également participé activement à cette messe, montrant ainsi la diversité et l’unité dans la communauté mauricienne.

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